Le 30 mai, le conseil municipal devait voter le budget supplémentaire de la ville. Il s'agit d'utiliser les sommes non dépensées de l'année précédente afin d'engager de nouvelles opérations d'ici la fin de cette année. Ce budget supplémentaire reflète donc les priorités de l'action de la majorité municipale. Voici le texte de notre intervention qui critiquait un certain nombre de dépenses prévues, alors que dans le même temps des besoins nouveaux des habitants s'ont ignorés par la ville. Nous pensons en particulier au problème de la hausse croissante du prix de l'énergie (ce thème sera développé dans notre prochain blog).
Intervention au Conseil Municipal du 30 mai 2008 :
Lors du conseil municipal de décembre dernier nous avions voté contre le budget primitif.
Nous reprochions alors à ce budget son manque de sincérité. En effet, il ne reflétait pas vos choix prioritaires pour l’année 2008. Les grands investissements projetés n’y figuraient pas ou étaient fortement minorés. J’avais notamment évoqué deux dossiers importants et qui faisaient débat dans la population, à savoir la suppression de la plage de Ferrières et la création d’un golf.
Le budget supplémentaire que vous nous proposez aujourd’hui nous donne raison. On y trouve à présent inscrit pour des sommes importantes le démarrage d’un certain nombre de grandes opérations : 900.000 euros pour le comblement de l’anse de Ferrières - c’est le poste le plus important de ce budget -, 889.000 euros pour l’aménagement de la Pointe San-Christ et 214.000 euros pour le Golf de Figuerolles.
Les arguments que nous avions développés en décembre demeurent donc valables : les grandes opérations de prestige et les dépenses inutiles prennent le pas sur la satisfaction des besoins nouveaux des habitants.
L’exemple du comblement de la plage de Ferrières est le plus significatif à cet égard.
Il s’agit d’une dépense inutile puisque la preuve est maintenant faite que le ramassage des algues sur la plage est parfaitement possible. Depuis plus d’un an vous avez enfin décidé de les collecter à nouveau régulièrement et la plage a retrouvé tout son attrait. Les odeurs nauséabondes ont disparu, l’eau est redevenue claire et transparente, les promeneurs et même des baigneurs fréquentent à nouveau régulièrement ces lieux.
L’investissement projeté pour supprimer cette plage est d’un coût exorbitant : 6 millions d’euros avec l’aménagement du jardin. Cela représente plus d’un siècle de frais de collecte des algues, alors que la réhabilitation en cours de l’étang de Berre permet d’espérer la disparition de ces dépôts d’algues d’ici quelques décennies.
Enfin, comment pouvez-vous à ce point être insensible au charme de cette baie en plein centre-ville, bordée d’un square arboré, et où les promeneurs prennent plaisir à venir flâner en famille ? Comment pouvez-vous croire qu’une jetée rendant le rivage rectiligne, même agrémenté d’un jardin public, pourra avoir la même force émotionnelle que la douce courbure d’une plage ?
J’en appelle donc à tous les conseillers municipaux de cette assemblée. La question de la plage de Ferrières, qui nous est une nouvelle fois soumise dans le cadre de ce budget supplémentaire, ne relève en rien d’une querelle partisane. Il s’agit d’une décision lourde de conséquence qui marquera pour toujours le visage de notre cité.
En conscience, pensez-vous que vous avez le droit de priver les générations futures d’une plage en centre-ville sur un étang réhabilité devenu un lieu d’attraction touristique ? Si votre intime conviction vous faire répondre non à cette interrogation, vous ne pouvez ni approuver ce budget supplémentaire, ni vous abstenir. Vous devez assumer vos responsabilités d’élus et voter contre.
Christian CAROZ
Conseiller municipal de Martigues
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