06 mars 2006

Orientations budgétaires : informations inexistantes, débat impossible !

Comme chaque année avait lieu, lors du conseil municipal du 28 février, le débat d'orientations budgétaires 2006. Un débat qui devrait permettre de discuter des priorités et des projets de la municipalité avant leur mise en forme définitive lors de la présentation du budget, un mois plus tard.

Mais, comme chaque année, le document de 16 pages remis par la majorité municipale s'étendait très longuement sur le contexte économique et financier national (9 pages), puis sur les ressources de la commune (6 pages) et ne consacrait finalement que 5 lignes peu explicites pour donner les têtes de chapitre du programme d'investissement 2006.

Les voici :
"Comptes de programmes et opérations pluriannuelles 9 600 000 €
Equipements divers et grosses réparations du patrimoine 3 800 000 €
Etudes d'urbanisme et action foncière 1 200 000 €
Opérations immobilières et d'aménagement SEMIVIM 1 190 000 €
Autres dépenses d'équipement (informatique et divers) 910 000 €"

Comment donner un avis sur des orientations aussi peu explicites ?

A titre de comparaison et quelque soit l'opinion qu'on puisse avoir sur cette municipalité, nous constatons que le débat d'orientations budgétaires d'Istres se nourrit au moins de quelques informations précises permettant d'ouvrir un débat. Voici quelques unes des orientations annoncées à Istres : réduction des dépenses de fonctionnement qui passent de 70 % à 66 % du budget, extension de l'école Gouin, de la maison de quartier de Trigance et de la cuisine centrale, réhabilitation du centre ville, accueil d'un établissement d'enseignement supérieur et d'une école de la deuxième chance, construction d'un hameau de 80 logements...

Devant l'impossibilité d'avoir, à Martigues, la moindre information sur les intentions de la majorité municipale, nous avons décidé de ne pas nous prêter à ce simulacre de démocratie. Notre intervention a donc été très brève. La voici :

"Pour éviter de me répéter dans cet exercice rituel du débat sur les orientations budgétaires, je vais faire très court.

Deux constats ressortent du document que vous nous avez remis.

Premier constat : l’année 2006 s’annonce comme une bonne année sur le plan des finances de la ville. Une épargne nette au compte de gestion 2005 arrêtée à 11 400 000 €, 36 % d’augmentation de la dotation de solidarité communautaire et une quasi stabilisation du financement du Service départemental d’incendie et de secours. Nous ne pouvons que nous en réjouir et approuver le maintien des taux communaux à leur valeur actuelle.

Deuxième constat : comme à l’accoutumée, nous n’avons aucune information précise sur le programme des opérations envisagées pour l’année 2006.

Comment débattre, dans ces conditions, d’orientations que nous ne connaissons pas !

Nous avons exposé, les années précédentes, quelques unes de nos priorités : la revitalisation du centre ville, la lutte contre le bruit routier et autoroutier, la construction d’une maison de retraite accessible aux personnes à revenus modestes, la création d’une maison de la vie associative…

Nous verrons donc, lors de la présentation du Budget Primitif au cours d’un prochain conseil, si vos orientations rejoignent finalement les nôtres.

Aujourd’hui, il est difficile d’en dire plus
."

Christian CAROZ
Conseiller municipal de Martigues

Ci-dessous l'article de La Provence du jeudi 2 mars rendant compte de cette parodie de débat.





Plan Local d’Urbanisme de Fos sur Mer : sollicitée en tant que commune voisine, Martigues devait donner son avis.

La majorité municipale et l’UMP n’avait aucune remarque. Le groupe Gauche Citoyenne a soulevé deux points :
* Le premier point concerne la non prise en compte de l’augmentation de trafic routier due à l’implantation du terminal logistique du P.A.M., le projet «Fos 2XL ». Notre groupe avait déjà réagi sur le projet lors du conseil municipal de septembre dernier, en soulignant les impacts - « Un trafic Poids Lourds passant de 2300 à 5000 par jour, soit plus que doublé; avec en particulier, un trafic sur le pont autoroutier passant de 500 à 1500, ; un trafic Véhicules Légers, passant de 800 à presque 3000 chaque jour, matin et soir, aux heures de pointe » - et en réclamant l’utilisation de moyens de transport alternatifs à la route.
* Le second point est relatif à la politique environnementale de Fos qui, bien que très peu ambitieuse, l’est déjà plus que celle que Martigues affiche dans son propre P.L.U.

Intervention au conseil municipal du mardi 28 février 2006 :

« Nous regrettons que dans son P.L.U., Fos semble accepter comme une fatalité l’augmentation du trafic de Poids Lourds due à l’implantation de Fos 2XL, et qu’elle n’émette pas comme priorité d’engager ne serait-ce qu’une réflexion sur la mise en place de modes transports alternatifs aux camions avec les acteurs concernés, y compris avec la Ville de Martigues qui « récupère » une partie du trafic sur le pont autoroutier.
Il est dommage que Fos ne mette pas autant de force pour refuser la pollution et les nuisances dues au transport, que pour refuser celles dues à l’incinérateur.

Par ailleurs, nous regrettons aussi la stratégie environnementale extrêmement modeste affichée dans le P.L.U. Toutefois la conscience et la volonté politiques semblent présentes, et se traduisent par des actions concrètes - bien que modestes elles aussi - telles que la maîtrise des consommations de l’éclairage public, de l’eau d’arrosage et celle des nuisances sonores. Tout cela, au moins, a le mérite d’exister, et il est bien difficile de critiquer le PLU de Fos sur la modestie de ses engagements, alors que le PLU de Martigues n’en montre aucun de ce type. »

Anne-Marie FRUTEAU DE LACLOS
Conseillère Municipale de Martigues

Plage de Ferrières : la majorité municipale peine à prouver l’intérêt général du projet de jardin public.

Pour suivre la procédure administrative, le conseil municipal, - en l’absence du maire, souffrant, - devait délibérer mardi 28 février sur l’intérêt général du projet concernant la création d’un jardin public sur les rives de l’Etang de Berre.
Il n’y a une nouvelle fois pas eu de vrai débat sur l’argumentation apportée par la majorité. Au moins nous a-t-il été possible, non sans être très souvent interrompu, de répondre point par point à ces arguments. Le vote a été sans surprise : seul notre groupe s’est formellement opposé à reconnaître l’utilité d’un jardin en lieu et place de la plage.

L’argumentation de la majorité :
« Le projet de jardin public sur la partie remblayée de l’Anse de Ferrières répond à un intérêt général de la population car :
1- il réduira considérablement ou éloignera la nuisance liée aux algues ;
2- il signifie une amélioration du cadre urbain en Centre Ville en complétant des aménagements comme les quais et les ponts ainsi que la zone piétonne, et en intégrant la rive de l’Etang de Berre au fonctionnement du centre urbain ;
3- il s’intègre dans un projet global de réhabilitation et de reconquête de l’Etang de Berre dans la mesure où il valorisera le point de départ du sentier de randonnée autour de l’étang.
»

L’intervention de notre groupe Gauche Citoyenne :
« Les arguments que vous présentez pour justifier de l’intérêt général du projet pour la population sont plutôt, permettez moi l’expression, « tirés par les cheveux ».

1- Vous affirmez que le projet de jardin public réduira considérablement ou éloignera la nuisance liée aux algues. Pourtant, les deux enquêtes publiques concernant ce projet ont émis plus que des réserves à ce sujet. La première a constaté que vous n’aviez pas pu prouver cette affirmation. Quant à la seconde, elle s’est raccrochée à l’espoir que vous ramasseriez « par tous les moyens naturels et humains » les algues qui se déposeraient ailleurs. C’est dire combien les deux commissaires-enquêteurs doutent de l’efficacité de ce comblement pour régler le problème des algues. Ainsi se confirme ce que nous répétons depuis le début : si les algues se déposeront moins à l’endroit comblé, elles iront se déposer sur d’autres rives aussi proches des habitants de Martigues, où les nuisances seront simplement déplacées, et plus difficiles à traiter. Egalement, le comblement ne résoudra en rien les nuisances olfactives ressenties actuellement par les habitants de Tholon et de Touret, situés au nord de la plage. Finalement, les algues se déposeront peut-être en moindre quantité, mais elles le feront sur des enrochements où il sera très difficile de les ramasser, et propageront en permanence leur odeur putride en bordure du jardin public et sur le quartier. Les Martégaux auront ils alors beaucoup d’intérêt à se promener dans un jardin qui empeste ? Le meilleur moyen d’éliminer la nuisance des algues, c’est, nous le répétons, de les ramasser régulièrement, et pas tous les 6 mois à grands coups de bulldozer, comme vous l’avez fait le 24 janvier dernier. D’ailleurs, un mois s’est écoulé depuis et les odeurs reviennent. Quand allez-vous vous décider à les ramasser de nouveau ? Va-t-il nous falloir vous écrire une fois de plus à Monsieur le Maire ?

2- Dans le deuxième argument en faveur d’un jardin public, il n’est même plus question de jardin public, mais d’intégration des rives de l’Etang de Berre au fonctionnement urbain : Le fonctionnement urbain, c’est de la circulation et du stationnement. Ce projet est « sous tendu par des motivations urbanistiques » je cite le rapport du commissaire enquêteur. Pouvez vous nous expliquer par quel miracle vous intégrez les rives de l’Etang à la vie de la Ville, alors que vous les éloignez d’une centaine de mètres du centre ville, et que vous détruisez leur attrait spécifique : être une plage au cœur de Martigues ? Détruire un lieu pour en détourner l’usage n’a rien à voir avec l’intégrer dans un fonctionnement existant. Est-ce cela l’idée que vous vous faites de l’intégration ?

3- En dernier, vous invoquez l’intérêt pour l’Etang de Berre de bénéficier d’un point de départ de sentier de randonnée. Faire un point de départ de sentier est une bonne chose, certes, mais pourquoi ne pas le faire partir de la plage ? Rien ne justifie de créer un jardin pour faire un départ de sentier. En outre, la réhabilitation de l’Etang, c’est d’abord de ne pas détruire les lieux propices à la reconstitution de son biotope aquatique, et la plage est justement un de ces lieux. A ce moment précis de notre histoire où des mesures concrètes de réduction des rejets d’eau douce de la centrale de St-Chamas vont enfin être prises sans délai, alors même que les stations d’épuration des villes du pourtour de l’Etang de Berre limitent de plus en plus, voire stoppent, leurs rejets dans l’Etang, la Ville de Martigues, elle, décide de combler 2,4 hectares d’un lieu qui permettrait aux martégaux et aux touristes de profiter d’un Etang vivant et sain. Pendant combien d’année allez vous combler l’Etang sous prétexte de le réhabiliter ? Une fois encore, la plage ne serait pas le lieu putride que vous présentez si vous ramassiez les algues régulièrement. Quant à la salubrité des eaux de baignades, les dernières analyses datent de 1990 : Quel médecin appliquerait à son patient un traitement sur la base d’analyses vieilles de plus de 15 ans ?

Le peu de consistance des arguments que vous présentez montre bien que vous avez beaucoup de difficultés à justifier de l’intérêt général de votre projet de jardin. On peut remarquer d’ailleurs que chaque argument ne vise pas à justifier le projet de jardin public, mais seulement celui du comblement. Dans vos trois arguments, rien n’établit l’intérêt qu’un jardin public à cet endroit précis peut apporter, en terme de réduction des nuisances, d’intégration des rives à la vie de la ville ou de réhabilitation de l’Etang de Berre.
Nous déclarons que ce projet ne présente aucun intérêt général et nous voterons contre cette délibération. »

Anne-Marie FRUTEAU DE LACLOS
Conseillère Municipale de Martigues