06 mars 2006

Plage de Ferrières : la majorité municipale peine à prouver l’intérêt général du projet de jardin public.

Pour suivre la procédure administrative, le conseil municipal, - en l’absence du maire, souffrant, - devait délibérer mardi 28 février sur l’intérêt général du projet concernant la création d’un jardin public sur les rives de l’Etang de Berre.
Il n’y a une nouvelle fois pas eu de vrai débat sur l’argumentation apportée par la majorité. Au moins nous a-t-il été possible, non sans être très souvent interrompu, de répondre point par point à ces arguments. Le vote a été sans surprise : seul notre groupe s’est formellement opposé à reconnaître l’utilité d’un jardin en lieu et place de la plage.

L’argumentation de la majorité :
« Le projet de jardin public sur la partie remblayée de l’Anse de Ferrières répond à un intérêt général de la population car :
1- il réduira considérablement ou éloignera la nuisance liée aux algues ;
2- il signifie une amélioration du cadre urbain en Centre Ville en complétant des aménagements comme les quais et les ponts ainsi que la zone piétonne, et en intégrant la rive de l’Etang de Berre au fonctionnement du centre urbain ;
3- il s’intègre dans un projet global de réhabilitation et de reconquête de l’Etang de Berre dans la mesure où il valorisera le point de départ du sentier de randonnée autour de l’étang.
»

L’intervention de notre groupe Gauche Citoyenne :
« Les arguments que vous présentez pour justifier de l’intérêt général du projet pour la population sont plutôt, permettez moi l’expression, « tirés par les cheveux ».

1- Vous affirmez que le projet de jardin public réduira considérablement ou éloignera la nuisance liée aux algues. Pourtant, les deux enquêtes publiques concernant ce projet ont émis plus que des réserves à ce sujet. La première a constaté que vous n’aviez pas pu prouver cette affirmation. Quant à la seconde, elle s’est raccrochée à l’espoir que vous ramasseriez « par tous les moyens naturels et humains » les algues qui se déposeraient ailleurs. C’est dire combien les deux commissaires-enquêteurs doutent de l’efficacité de ce comblement pour régler le problème des algues. Ainsi se confirme ce que nous répétons depuis le début : si les algues se déposeront moins à l’endroit comblé, elles iront se déposer sur d’autres rives aussi proches des habitants de Martigues, où les nuisances seront simplement déplacées, et plus difficiles à traiter. Egalement, le comblement ne résoudra en rien les nuisances olfactives ressenties actuellement par les habitants de Tholon et de Touret, situés au nord de la plage. Finalement, les algues se déposeront peut-être en moindre quantité, mais elles le feront sur des enrochements où il sera très difficile de les ramasser, et propageront en permanence leur odeur putride en bordure du jardin public et sur le quartier. Les Martégaux auront ils alors beaucoup d’intérêt à se promener dans un jardin qui empeste ? Le meilleur moyen d’éliminer la nuisance des algues, c’est, nous le répétons, de les ramasser régulièrement, et pas tous les 6 mois à grands coups de bulldozer, comme vous l’avez fait le 24 janvier dernier. D’ailleurs, un mois s’est écoulé depuis et les odeurs reviennent. Quand allez-vous vous décider à les ramasser de nouveau ? Va-t-il nous falloir vous écrire une fois de plus à Monsieur le Maire ?

2- Dans le deuxième argument en faveur d’un jardin public, il n’est même plus question de jardin public, mais d’intégration des rives de l’Etang de Berre au fonctionnement urbain : Le fonctionnement urbain, c’est de la circulation et du stationnement. Ce projet est « sous tendu par des motivations urbanistiques » je cite le rapport du commissaire enquêteur. Pouvez vous nous expliquer par quel miracle vous intégrez les rives de l’Etang à la vie de la Ville, alors que vous les éloignez d’une centaine de mètres du centre ville, et que vous détruisez leur attrait spécifique : être une plage au cœur de Martigues ? Détruire un lieu pour en détourner l’usage n’a rien à voir avec l’intégrer dans un fonctionnement existant. Est-ce cela l’idée que vous vous faites de l’intégration ?

3- En dernier, vous invoquez l’intérêt pour l’Etang de Berre de bénéficier d’un point de départ de sentier de randonnée. Faire un point de départ de sentier est une bonne chose, certes, mais pourquoi ne pas le faire partir de la plage ? Rien ne justifie de créer un jardin pour faire un départ de sentier. En outre, la réhabilitation de l’Etang, c’est d’abord de ne pas détruire les lieux propices à la reconstitution de son biotope aquatique, et la plage est justement un de ces lieux. A ce moment précis de notre histoire où des mesures concrètes de réduction des rejets d’eau douce de la centrale de St-Chamas vont enfin être prises sans délai, alors même que les stations d’épuration des villes du pourtour de l’Etang de Berre limitent de plus en plus, voire stoppent, leurs rejets dans l’Etang, la Ville de Martigues, elle, décide de combler 2,4 hectares d’un lieu qui permettrait aux martégaux et aux touristes de profiter d’un Etang vivant et sain. Pendant combien d’année allez vous combler l’Etang sous prétexte de le réhabiliter ? Une fois encore, la plage ne serait pas le lieu putride que vous présentez si vous ramassiez les algues régulièrement. Quant à la salubrité des eaux de baignades, les dernières analyses datent de 1990 : Quel médecin appliquerait à son patient un traitement sur la base d’analyses vieilles de plus de 15 ans ?

Le peu de consistance des arguments que vous présentez montre bien que vous avez beaucoup de difficultés à justifier de l’intérêt général de votre projet de jardin. On peut remarquer d’ailleurs que chaque argument ne vise pas à justifier le projet de jardin public, mais seulement celui du comblement. Dans vos trois arguments, rien n’établit l’intérêt qu’un jardin public à cet endroit précis peut apporter, en terme de réduction des nuisances, d’intégration des rives à la vie de la ville ou de réhabilitation de l’Etang de Berre.
Nous déclarons que ce projet ne présente aucun intérêt général et nous voterons contre cette délibération. »

Anne-Marie FRUTEAU DE LACLOS
Conseillère Municipale de Martigues

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Bonsoir soeur Anne,

non je ne vois rien venir...
Tout le monde se fout très bien de l'évidence qu'il faut que l'eau circule dans l'étang pour qu'il euh pue moinssss.
Alors, je puis vous rassurer, vous assurez pardon, que grâce à cet immobilisme, dans mille ans on en parlera encore si depuis il ne faille pas aller en Martigues en tuba, c'est dans les gènes...bahh.
Mais patience, nécessité faisant loi, longtemps après nous, bien longtemps après, quand ils garderont les moutons, cause les chinetocs, y penseront au charme provensale de la vieille vénitiennne..
En attendant, depuis le tapis de lauriers, ces enviables sortent les jours de fête des malles poussièheureuses, quelques combinaisons de peintre, chapardés au patron, les brigands, pour arpenter la rue de la République, et mimer noel, sont pôvre vous comprenez...
Mais je me suis dis qu'il faut être tolérant...si si, moa je dis rien sinon ça ferait facho houla !!

courage