22 novembre 2007

Débat d'orientation budégaire : comment préparer l'avenir ?

Le 16 novembre dernier le conseil municipal a débattu des orientations budgétaires de la ville pour 2008. Nous publions ci-dessous le texte de notre intervention durant ce débat :

Comme chaque année, ce qui nous pose question dans le rapport sur les orientations budgétaires de la ville, ce n’est pas tant ce qui est mentionné dans le document que vous nous avez remis, que ce qui n’y figure pas.

Nous partageons vos critiques à l’égard d’une politique gouvernementale qui veut faire payer aux plus défavorisés les cadeaux faits aux plus riches et qui cherche à réduire ses dotations financières aux collectivités locales pour tenter de limiter un déficit des comptes public qu’elle a elle-même aggravé.

Cette politique libérale, qui vise à détruire le service public au profit d’une marchandisation et d’une privatisation croissantes de pans entiers de l’activité sociale, est inacceptable et doit être combattue. Nous nous réjouissons à cet égard que la montée actuelle des mouvements sociaux témoigne d’une résistance populaire de plus en plus forte à cette politique.

Les chapitres de votre document sur la rétrospective depuis 2001 et sur l’analyse prospective des finances de la commune n’appellent pas de notre part de remarques particulières. Les données qui y figurent permettent d’appréhender l’état de santé de nos finances et confirment que la croissance de nos ressources a permis de réduire notre endettement et d’augmenter nos marges de manœuvre. Nous ne pouvons que nous réjouir de cette évolution favorable de nos comptes.

Mais ce qui nous surprend dans votre rapport, c’est sa totale déconnexion des grands enjeux de notre époque, des questions fondamentales qui déterminent aujourd’hui les choix de tous les décideurs politiques.

Notre ville semble vivre à l’écart du monde. Elle ne se sent pas concernée par ce qui agite la planète entière et continue tranquillement sur sa lancée, sans se poser de questions sur les conséquence de cette situation pour notre commune et pour ses habitants.

Ne croyez-vous pas qu’un cours du baril pétrole qui frôle les 100 $ et que l’état d’urgence planétaire qui est en passe d’être proclamé pour combattre le changement climatique ne devraient pas nous interroger d’une manière plus fondamentale ?

La première partie de votre rapport s’intéresse pourtant au contexte dans lequel nous nous trouvons, à son environnement, mais vous limitez votre analyse aux aspects économiques et financiers immédiats.

Vous notez par exemple que de nouveaux investissements envisagés sur le pôle industriel de Lavéra vont dans le sens de la pérennisation de ce site. Vous devriez pourtant savoir qu’un industriel ne fait un investissement que s’il est rentabilisé en quelques années et donc que cette pérennité ne va guère au-delà de 5 ans.

Et surtout vous pensez répondre aux besoins des habitants et développer une politique sociale en construisant un golf à Figuerolles ou une galerie d’art et d’histoire à l’Hôtel de Ville, au moment où la préoccupation majeure de ces habitants est l’augmentation des charges de chauffage et des coûts de transports.

Il y a aujourd’hui une situation d’urgence qui appelle de nouvelles initiatives municipales et une réorientation des priorités. C’est sur cet enjeu énergétique que nous devons maintenant focaliser notre action en essayant de répondre à un certain nombre d’interrogations majeures :
- Comment positionner notre développement économique sur le créneau des économies d’énergies et des énergies renouvelables ?
- Comment accompagner les habitants dans la réduction des charges de chauffage ?
- Comment pouvons nous intégrer les techniques énergétiques les plus performantes dans tous les équipements et logements construits par la ville ?
- Comment pouvons-nous inciter les investisseurs privés à en faire de même ?
- Comment pouvons nous valoriser les sources locales d’énergies renouvelables ?
- Comment doit évoluer notre dispositif de transport pour constituer une véritable alternative attractive à la voiture individuelle ?

Votre rapport est totalement muet sur toutes ces questions essentielles.

Certes, le Grenelle de l’environnement ne vous a pas échappé, mais il n’apparaît dans le rapport que comme une contrainte supplémentaire qui « aura des conséquences significatives sur les finances de la ville ». Ce sont les mots mêmes du rapport.

Au lieu d’évoquer cette question brièvement au détour d’un paragraphe concernant, je cite à nouveau, les « autres mesures impactant les budgets des collectivités locales », il devrait y avoir un chapitre entier consacré à cette question dans le dernier point du rapport, celui qui concerne les grandes priorités.

Le mois prochain vous nous soumettrez votre projet de budget 2008. Nous verrons alors si ces quelques remarques et propositions auront nourri votre réflexion.

Christian CAROZ
Conseiller Municipal de Martigues

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