04 février 2006

Nettoyage de la plage de Ferrières : la réponse du Maire

Lors du Conseil Municipal du 27 janvier dernier, nous avions posé une question orale au Maire sur le nettoyage de la plage de Ferrières. En effet, cette plage n’avait pas été nettoyée depuis l’été dernier et la puanteur des algues en décomposition envahissait tout le quartier depuis de nombreuses semaines.

Vous pouvez lire le texte complet de notre question orale dans ce blog en consultant les archives de janvier à la date du 24.

Voici la réponse du Maire :

"M. CAROZ, si l'on dressait votre bilan de mi-mandat d'opposition, on pourrait rapidement le résumer à :

Premièrement : une opposition systématique à tout.

Deuxièmement : à la remise sur le "tapis" de sujets, comme celui des algues de Ferrières, un peu comme en cuisine, il y a l'art d'accommoder les restes.

Votre question orale de ce soir est du même tonneau, hélas. Pendant que vous consacrez l'essentiel de votre temps et de votre énergie à racler vos sujets d'opposition dans le fond des algues ou des déchets (je pense au Vallon du Fou, bien sûr), notre équipe municipale, elle, travaille, d'une manière constructive à l'avenir de notre ville, dans l'intérêt de ses habitants. Nous, nous réglons les problèmes qui se posent.

Pour ne pas vous donner une importance que vous n'avez pas au travers de ma réponse, je ne répondrai pas point par point à votre question orale mais tel, un inventaire à la Prévert, j'égrènerai quelques mots de votre prose, pour apporter quelques commentaires.

Premier mot : agressivité.
Vous regrettez, dites-vous l'agressivité que nous entretenons à votre égard. M. CAROZ, l'agressivité réside plus dans la tenue de propos mensongers, voire diffamatoires que vous tenez régulièrement, que dans les réponses que l'on peut vous apporter face à une mauvaise foi volontairement polémique vous servant à exister, mais je dois le dire, à exister tristement.

Deuxième mot : "Allo Martigues"
Vous évoquez l'appel d'habitants auxquels ce service aurait répondu en renvoyant la responsabilité des odeurs sur les opposants au projet du remblaiement de l’anse.
Ce service, qui tient une comptabilité très précise des appels reçus, m'informe qu'aucun appel relatif au problème des algues n'a été enregistré sur ces 2 derniers mois.

Troisième mot : ramassage des algues.
Comme j'ai pu vous l'indiquer, à plusieurs reprises, nous tenons un état très précis des interventions faites et des tonnages d'algues enlevés depuis 1999.
J'indique que pour la seule année 2005, ce sont 431 tonnes qui ont été enlevées à partir de 11 interventions.
La dernière opération de ramassage qui vient d'avoir lieu les 24, 25, 26 et 27 janvier 2006 avait été déjà programmée avant l'enregistrement de votre question orale, soit dit en passant.
D'une manière générale, s'il est difficile d'assurer une obligation de résultats, je ne peux affirmer, en revanche, l'engagement des moyens que nous mettons en œuvre.
Nous avons ramassé les algues dans le passé, nous continuons de le faire et nous le ferons chaque fois que cela sera nécessaire à l'avenir.

Quatrième mot : Commissaire-enquêteur.
Dans votre question, vous rapportez ce qu'il vous "semble" que le Commissaire-Enquêteur "a cru comprendre" de nos engagements. M. CAROZ, le Commissaire-Enquêteur est une personne suffisamment responsable pour savoir, elle-même, ce qu'elle a compris de nos engagements sans avoir besoin de votre intermédiaire. Quant à nos engagements, ils sont ceux que je viens d'énoncer concernant le ramassage mais ils sont aussi liés à la réalisation que vous avez combattue du remblaiement de l’anse de Ferrières pour la réalisation d'un espace public.

M. CAROZ, une fois de plus, quoi qu'il arrive, vous n'aurez pas raison au regard de l'histoire et les Martégaux vous jugeront en conséquence.
"

Cette réponse appelle quelques remarques.

D’abord, nous laisserons chacun juge de la tonalité des propos du Maire lorsqu’un élu municipal à l’outrecuidance de l’interroger sur un sujet qui préoccupe pourtant les habitants de notre cité.

Ensuite, nous commenterons quelques-unes des affirmations du Maire.

Notre groupe pratiquerait une opposition systématique :
Nous votons pourtant plus de 90 % des délibérations soumises au Conseil Municipal. Nous ne manifestons notre désaccord, chaque année, que sur quelques projets. Mais c’est encore trop pour le Maire. Le simple fait de désapprouver un projet est considéré, par lui, comme une attitude politicienne et de l’opposition systématique. Ce n’est pourtant que l’expression de la démocratie. Nier le droit, pour un élu comme pour tout citoyen, d’avoir un avis différent de celui du Maire, c’est nier la démocratie elle-même.

De qui vient l’agressivité ?
Depuis l’élection municipale de 2001 et dès le premier Conseil Municipal qui a suivi, nos deux élus sont en permanence l’objet d’attaques personnelles, de chahuts et de coupures de micro de la part de la majorité municipale. Sans parler des injures publiques proférées l’an passé par le Maire à l’encontre de tous les opposants à son projet de comblement de la plage de Ferrières.

« Allo Martigues » n’aurait pas reçu d’appels demandant le nettoyage de la plage :
Nous disposons pourtant du témoignage d’une personne qui a appelé et a eu pour seule réponse que le projet de comblement avait pris du retard par la faute des opposants au projet.

Les algues seraient ramassées sur la plage :
Indiquer un tonnage collecté ne prouve pas un nettoyage efficace. Ramasser les algues quatre fois par an ou une fois par semaine ne changera quasiment pas la quantité totale collectée sur l’ensemble d’une année. Par contre, seul un ramassage fréquent sera à même de maintenir la propreté de la plage et d’éviter les odeurs.

L’opération de ramassage des algues réalisée du 24 au 27 janvier aurait été programmé avant le dépôt de notre question orale le 24 janvier au matin :
Les odeurs pestilentielles se répandaient sur le quartier depuis des semaines, la presse s’en était d’ailleurs fait l’écho, et ce nettoyage aurait dû avoir lieu depuis longtemps. Que notre question orale ait ou non déclenché ce nettoyage – nous laisserons les citoyens se faire par eux-mêmes une opinion – il demeure injustifiable d’avoir tant tardé à le réaliser.

Les engagements de ramassage pris auprès du commissaire-enquêteur :
Le sujet est important. En effet, le Commissaire-enquêteur a indiqué dans son rapport que les craintes que des algues se déposent ailleurs dans Martigues devraient être apaisées « sous réserve que l’affirmation énoncée par le Maire, à savoir que les algues en épave sur les canaux de Caronte ou Baussengue seront reprises et finalement évacuées vers le Golfe de Fos, corresponde à une obligation de résultat pour le Maître d’Ouvrage (la Mairie) par tous les moyens naturels ou humains nécessaires ». Autrement dit, le Commissaire-enquêteur n’est pas lui-même certain que le Maire ait pris un tel engagement, sinon il n’aurait pas écrit « sous réserve » mais « considérant ». Il était donc légitime que nous posions la question au Maire. Sa réponse ne lève en rien cette réserve, bien au contraire !

Nous avons décidé de publier intégralement cette réponse du Maire de Martigues, car les citoyens, qui se rendent très rarement aux séances du Conseil Municipal, ont le droit de savoir ce que font et ce que disent les élus pour lesquels ils ont voté. Pour nous, la démocratie ne doit pas s’exercer seulement une fois tous les six ans, lors des échéances électorales, mais vivre tout au long du mandat municipal.

Christian CAROZ
Conseiller Municipal de Martigues

4 commentaires:

Anonyme a dit…

vous avez entièrement raison les propos du maire sont tres souvent désagréables pour ne pas dire plus, je reprends un passage de votre texte avec lequel je suis entierement d'accord "Le simple fait de désapprouver un projet est considéré, par lui, comme une attitude politicienne et de l’opposition systématique. Ce n’est pourtant que l’expression de la démocratie. Nier le droit, pour un élu comme pour tout citoyen, d’avoir un avis différent de celui du Maire, c’est nier la démocratie elle-même.", quel verite, il me semble bien des foi avoir a faire à un dictateur qu'a un maire de "gauche"????

Martigues Citoyenne a dit…

Je vous remercie d'avoir réagi à notre message sur les propos du maire. Vous comprendrez combien il est difficile de remplir notre fonction d'élus dans un pareil contexte où tout droit à une liberté d'expression est à ce point nié. Nous essayons de ne pas nous laisser intimider par un tel comportement, mais que des citoyens s'expriment de temps en temps à nos côtés est un grand encouragement à poursuivre notre combat pour une véritable démocratie municipale. Si les martégaux savaient comment le maire se comporte durant les conseils municipaux, ils changeraient peut-être d'opinion à son égard !

Christian CAROZ

Anonyme a dit…

"Dérapages" de messieurs Frêche, Lombard et tous les autres...ça suffit.
A Martigues et ailleurs quelles que soient leurs étiquettes politiques des élus se croyant tout puissant multiplient des agressions verbales, menaces, propos mensongers...Ce qui me choque le plus, outre leur comportement c'est le silence de leurs co-listie(res) ainsi que de leur parti de référence.
Pour info, la presse locale n'en ayant pas encore rendu compte, deux plaintes ont été déposés contre des propos tenus par le maire de Martigues: une plainte pour injures publiques et une plainte pour propos racistes.
Le tribunal de grande instance d'Aix en provence se prononcera pour la première plainte le 27 février à 14h30.
Quelle que soit l'issue de ces deux plaintes, l'important est de rapeler à ces élus qu'entre deux votes ils ont tout de même des comptes à rendre aux citoyens.
Pour la petite histoire et puisque nous sommes dans une commune dont la majorité municipale se situe à gauche voici deux textes qui datent de la Commune de Paris (1871), période référence pour les communistes et socialistes qu'il convient bien sûr de replacer dans le contexte mais tout de même la Démocratie participative celà ne date pas d'aujourd'hui.
Appel du 18 mars 1871:
"La Commune encourage les citoyens à intervenir dans les affaires publiques...Les membres de l'assemblée municipale, sans cesse contrôlés, surveillés, discutés par l'opinion, sont révocables, comptables et responsables".
Article du journal "le Prolétaire":
"Le Peuple n'a pas à remercier ses mandataires d'avoir fait leur devoir. Les délégués du Peuple accomplissent un devoir et ne rendent pas de services".
Les citoyens et la presse locale sont des contre-pouvoirs essentiels pour éviter ou dénoncer les dérapages.
Prétendre que celà fait le jeu des partis adverses que de les dénoncer est une erreur. Lorsqu'un système est à ce point verrouillé tout est déjà en place pour l'extrème-droite.

Anonyme a dit…

contrairement à ce qu'affirme le maire dans son intervention, il y a eu en janvier au moins un appel vers "allo martigues" pour signaler l'accumulation d'algues sur la plage de ferrière et les odeurs associés...le mien.
Eric