23 novembre 2007

Révocation du secrétaire syndical adjoint de la CFDT : Report du conseil de discipline

Ci-dessous le texte du comuniqué que nous avons publié suite à la réunion du conseil de discipline :

Ce matin, en début du conseil de discipline réuni pour examiner la demande de révocation de M. Stéphane Fernandez, secrétaire adjoint de la section syndicale CFDT, la mairie a demandé le report de ce conseil.

Nous prenons acte de ce report et nous y voyons un aveu de faiblesse de la mairie. Elle a compris que son dossier d’accusation n’était pas suffisamment solide face aux arguments de la défense. Elle a sans doute aussi pris la mesure du mouvement de solidarité qui est en train de s’organiser.

Nous demandons à M. le Maire d’aller jusqu’au bout de ce recul en renonçant à cette sanction dramatique et disproportionnée de révocation de la fonction publique. Nous lui demandons de rétablir la prime d’astreinte supprimée sans raison à M. Fernandez et de lui permettre de reprendre son poste dans un climat normal sans harcèlement à son encontre.

Nous invitons le personnel municipal et tout particulièrement ses collègues de travail à lui témoigner leur sympathie dans ces moments très difficiles à vivre. Ils doivent prendre conscience qu’ils ne sont pas, eux non plus, à l’abri de telles menaces – d’autres les ont déjà vécues il y a quelques années – et que seule la solidarité de tous permettra qu’elles ne se reproduisent plus à l’avenir.

Nous appelons tous les martégaux attachés à la démocratie et à la liberté à se mobiliser pour soutenir Stéphane Fernandez.
A Martigues aussi les lois de la république doivent être respectées.

Christian CAROZ et ANNE-Marie FRUTEAU DE LACLOS
Conseillers municipaux de Martigues

22 novembre 2007

Nous nous opposons à la sanction de révocation du secrétaire adjoint de la CFDT envisagée par le maire

Demain, vendredi 23 novembre, M. Stéphane FERNANDEZ, employé municipal détaché à la Régie des Eaux de la CAOEB et secrétaire adjoint de la section syndicale CFDT de la mairie de Martigues, passe en conseil de discipline, à la demande du Maire, pour examen d’une possible sanction de révocation.

Nous nous étonnons qu’un employé qui a toujours donné satisfaction, des années durant, dans son travail (il était qualifié de « bon agent disponible et volontaire ») et qui est, par ailleurs, pompier volontaire et a reçu à ce titre des félicitations du Préfet soit subitement devenu quelqu’un qui « nuit au bon fonctionnement du service ».

Nous nous étonnons aussi que ces faits interviennent peu de temps après son adhésion à une section syndicale nouvellement créée au sein de la mairie et qui a manifestement des difficultés à se faire reconnaître dans ses droits pourtant prévus par la loi.

Nous sommes particulièrement surpris d’apprendre que depuis cette adhésion M. Fernandez aurait été traité de « paste merde » par sa hiérarchie en raison de son appartenance syndicale et qu’il s’est vu imposer une dégradation incompréhensible et dangereuse de ses conditions de travail (réalisation de travaux de récurage avec un balai-brosse sans gant au lieu du balai-mécanique habituellement utilisé).

Nous constatons que rien n’a été fait pour mettre fin à ce qui semble bien relever d’actions de harcèlement à l’égard de M. Fernandez, si bien que ce dernier a dû porter plainte le 20 juillet dernier.

Ainsi tout laisse penser que cet employé a été placé dans une situation de plus en plus intenable afin de le pousser à la faute.

Aujourd’hui divers griefs lui sont reprochés pour justifier une sanction de révocation. Certains sont formellement contestés par M. Fernandez, d’autres demandent un examen plus approfondi, mais aucun ne justifie une sanction aussi lourde que la révocation de la fonction publique.

D’autant plus que M. Fernandez doit faire face à de lourdes responsabilités familiales avec un fils de 12 ans atteint d’une maladie génétique rare, invalidante et dégénérative nécessitant des soins permanents et coûteux et une grande disponibilité de ses parents.

Nous nous étonnons qu’une municipalité qui se dit de gauche puisse adopter un tel comportement à l’égard de ses employés et mettre autant d’obstacles à l’exercice syndical.

Dans ces conditions, nous demandons à Monsieur le Maire de Martigues de reconsidérer sa position. D’abord de porter un regard humain sur le cas de M. Fernandez, ensuite de faire cesser tout harcèlement à son égard et enfin de permettre un libre exercice du syndicalisme au sein de la mairie. Il a su, dans le passé, faire preuve de mansuétude sur des cas bien plus graves, nous ne comprendrions pas qu’aujourd’hui il s’acharne sur M. Fernandez.

Christian CAROZ et Anne-Marie FRUTEAU DE LACLOS
Conseillers municipaux de Martigues


La Provence - Vendredi 23 novembre 2007

Débat d'orientation budégaire : comment préparer l'avenir ?

Le 16 novembre dernier le conseil municipal a débattu des orientations budgétaires de la ville pour 2008. Nous publions ci-dessous le texte de notre intervention durant ce débat :

Comme chaque année, ce qui nous pose question dans le rapport sur les orientations budgétaires de la ville, ce n’est pas tant ce qui est mentionné dans le document que vous nous avez remis, que ce qui n’y figure pas.

Nous partageons vos critiques à l’égard d’une politique gouvernementale qui veut faire payer aux plus défavorisés les cadeaux faits aux plus riches et qui cherche à réduire ses dotations financières aux collectivités locales pour tenter de limiter un déficit des comptes public qu’elle a elle-même aggravé.

Cette politique libérale, qui vise à détruire le service public au profit d’une marchandisation et d’une privatisation croissantes de pans entiers de l’activité sociale, est inacceptable et doit être combattue. Nous nous réjouissons à cet égard que la montée actuelle des mouvements sociaux témoigne d’une résistance populaire de plus en plus forte à cette politique.

Les chapitres de votre document sur la rétrospective depuis 2001 et sur l’analyse prospective des finances de la commune n’appellent pas de notre part de remarques particulières. Les données qui y figurent permettent d’appréhender l’état de santé de nos finances et confirment que la croissance de nos ressources a permis de réduire notre endettement et d’augmenter nos marges de manœuvre. Nous ne pouvons que nous réjouir de cette évolution favorable de nos comptes.

Mais ce qui nous surprend dans votre rapport, c’est sa totale déconnexion des grands enjeux de notre époque, des questions fondamentales qui déterminent aujourd’hui les choix de tous les décideurs politiques.

Notre ville semble vivre à l’écart du monde. Elle ne se sent pas concernée par ce qui agite la planète entière et continue tranquillement sur sa lancée, sans se poser de questions sur les conséquence de cette situation pour notre commune et pour ses habitants.

Ne croyez-vous pas qu’un cours du baril pétrole qui frôle les 100 $ et que l’état d’urgence planétaire qui est en passe d’être proclamé pour combattre le changement climatique ne devraient pas nous interroger d’une manière plus fondamentale ?

La première partie de votre rapport s’intéresse pourtant au contexte dans lequel nous nous trouvons, à son environnement, mais vous limitez votre analyse aux aspects économiques et financiers immédiats.

Vous notez par exemple que de nouveaux investissements envisagés sur le pôle industriel de Lavéra vont dans le sens de la pérennisation de ce site. Vous devriez pourtant savoir qu’un industriel ne fait un investissement que s’il est rentabilisé en quelques années et donc que cette pérennité ne va guère au-delà de 5 ans.

Et surtout vous pensez répondre aux besoins des habitants et développer une politique sociale en construisant un golf à Figuerolles ou une galerie d’art et d’histoire à l’Hôtel de Ville, au moment où la préoccupation majeure de ces habitants est l’augmentation des charges de chauffage et des coûts de transports.

Il y a aujourd’hui une situation d’urgence qui appelle de nouvelles initiatives municipales et une réorientation des priorités. C’est sur cet enjeu énergétique que nous devons maintenant focaliser notre action en essayant de répondre à un certain nombre d’interrogations majeures :
- Comment positionner notre développement économique sur le créneau des économies d’énergies et des énergies renouvelables ?
- Comment accompagner les habitants dans la réduction des charges de chauffage ?
- Comment pouvons nous intégrer les techniques énergétiques les plus performantes dans tous les équipements et logements construits par la ville ?
- Comment pouvons-nous inciter les investisseurs privés à en faire de même ?
- Comment pouvons nous valoriser les sources locales d’énergies renouvelables ?
- Comment doit évoluer notre dispositif de transport pour constituer une véritable alternative attractive à la voiture individuelle ?

Votre rapport est totalement muet sur toutes ces questions essentielles.

Certes, le Grenelle de l’environnement ne vous a pas échappé, mais il n’apparaît dans le rapport que comme une contrainte supplémentaire qui « aura des conséquences significatives sur les finances de la ville ». Ce sont les mots mêmes du rapport.

Au lieu d’évoquer cette question brièvement au détour d’un paragraphe concernant, je cite à nouveau, les « autres mesures impactant les budgets des collectivités locales », il devrait y avoir un chapitre entier consacré à cette question dans le dernier point du rapport, celui qui concerne les grandes priorités.

Le mois prochain vous nous soumettrez votre projet de budget 2008. Nous verrons alors si ces quelques remarques et propositions auront nourri votre réflexion.

Christian CAROZ
Conseiller Municipal de Martigues