Nous publions ci-dessous l'intégralité de l'intervention de Christian CAROZ, tête de liste présenté par la Gauche Citoyenne pour les prochaines municipales, lors de la conférence de presse du 19 septembre. Ci-contre le lien pour lire le compte-rendu publié par la Provence le 20 septembre.
Intervention de Christian CAROZ
Mises au point préalables :
Avant d’entrer dans le vif du sujet, je tiens à faire deux mises au point préalables, pour que ces questions soient clairement réglées une fois pour toutes et que nous n’ayons plus besoin d’y revenir par la suite.
D’abord, tout ce que je vais dire concerne à la fois la municipalité de Martigues et la CAOEB. En effet, de plus en plus de compétences sont déléguées à l’intercommunalité, mais comme cette dernière procède des conseils municipaux, c’est à l’occasion des élections municipales que les électeurs peuvent donner leur avis sur l’intercommunalité. Nos remarques et nos propositions concerneront donc l’une ou l’autre de ces instances, parfois les deux, mais je ne le préciserai pas à chaque fois. Ce serait fastidieux. De toute façon, ce que nos concitoyens attendent, c’est un projet politique cohérent pour notre ville. Or un tel projet ne peut se concevoir qu’en articulant l’action de la commune et celle de l’intercommunalité.
Deuxième remarque, puisque je parle d’intercommunalité, je tiens à donner clairement notre position sur une question qui agite la vie politique locale, à savoir les prétentions de MPM en direction de la CAOEB et du SAN. Nous sommes, nous aussi, naturellement totalement opposés à tout projet d’intégration au sein de MPM. Une telle intégration priverait les martégaux d’une grande partie de leurs ressources financières et de tout pouvoir de décision sur des pans entiers de la vie de leur commune. C’est donc inacceptable. Mais, il me paraît inutile et dangereux de créer des clivages artificiels sur cette question. Les élus martégaux de tous bords politiques se sont prononcés unanimement en ce sens et notre priorité est de préserver cette unanimité pour gagner ce combat. Restons mobilisés sur cette question, mais n’en faisons pas un thème de clivage entre nous. Nous serions tous perdants à vouloir exploiter de manière politicienne ce sujet durant la campagne municipale. C’est d’ailleurs pourquoi j’ai tenu à placer cette question en préalable à mon intervention.
J’en viens maintenant à mon intervention.
Intervention :
Depuis 6 ½ ans, Anne-Marie FRUTEAU DE LACLOS et moi-même, défendons en conseil municipal des valeurs de gauche face à une majorité municipale, qui prétend s’y référer, mais semble souvent les avoir oubliées. Ce combat a été difficile, mais nous n’avons jamais cédé un pouce de nos convictions et toujours maintenue intacte notre combativité.
Aujourd’hui nous avons pris la décision, à la demande des adhérents de la Gauche Citoyenne, de présenter à nouveau une liste aux prochaines municipales.
Pourquoi avons-nous pris cette décision ?
Pour deux raisons :
- D’abord, parce que Martigues est confrontée à des enjeux majeurs pour son avenir et que l’équipe sortante n’a manifesté ni la volonté, ni la capacité d’y répondre.
- Ensuite, parce que nous pensons être en situation d’organiser un large rassemblement de la gauche martégale autour d’un projet répondant à ces enjeux, et que rassemblement est susceptible de l’emporter en mars prochain.
Quels sont donc les enjeux majeurs auxquels Martigues doit faire face aujourd’hui ? Ils sont au nombre de deux : l’impact des bouleversements mondiaux sur notre cité et sur ses habitants et la fin annoncée d’une époque de gestion municipale.
1 – Notre cité est confrontée à un monde en mutation de plus en plus rapide. Le baril de pétrole à plus de 80 $ depuis quelques jours et la disparition programmée de la banquise constituent deux exemples d’actualité qui illustrent l’ampleur des bouleversements auxquels notre planète doit faire face. Or ces bouleversements remettent en cause l’usage de la ressource énergétique et touchent donc le cœur même de ce qui a fait notre prospérité, l’industrie pétrolière et pétrochimique. Ce sont les emplois des martégaux et les ressources de la commune qui sont menacés d’ici une ou deux décennies, tout au plus. Ce sont aussi les plus défavorisés qui sont atteints par la hausse des charges de chauffage et tous les martégaux qui subissent les conséquences de la pollution de l’air. Face à un tel défi, serons-nous capables d’imaginer une alternative économique et sociale – ces deux aspects sont étroitement liés - adaptée aux enjeux de notre époque et aurons-nous la volonté d’engager la construction de cette alternative sans attendre ?
2 – Une époque de gestion municipale se termine. Le maire sortant a annoncé son départ à très court terme. Il ne manifeste pas une grande confiance envers le successeur qu’il s’est choisi, puisqu’il n’a pas jugé bon de lui laisser affronter seul les électeurs. Notre cité a donc besoin à présent d’une équipe municipale solide et décidée, capable, tout à la fois, de préserver les acquis sociaux de la gestion passée, mais aussi de rompre avec des méthodes de gouvernance autoritaires et de plus en plus éloignée des problèmes quotidiens des habitants.
Les acquis à préserver, ce sont d’abord les services publics municipaux ou intercommunaux nombreux et performants dont notre cité s’est dotée. Qu’il s’agisse de secteurs souvent privatisés ailleurs, comme l’eau ou les déchets, ou d’outils à vocation sociale, comme la maison de l’emploi, pour ne citer que quelques exemples, tous ces services ou équipements doivent être, non seulement maintenus, mais modernisés et développés.
Un autre acquis à préserver, c’est un personnel municipal et intercommunal compétent et motivé qui constitue une ressource humaine de qualité pour mettre en œuvre les politiques décidées par les élus. Ce personnel, il faut lui assurer des conditions et une ambiance de travail susceptibles de lui permettre de libérer sa parole et par là même ses capacités d’initiative. Ce n’est pas le cas aujourd’hui et les élus de la Gauche Citoyenne ont été à leurs côtés face aux décisions arbitraires du maire.
La défense de ces acquis est essentielle face à une droite qui ne manquerait pas de les remettre en cause.
Mais sur nombre de sujets, notre ville doit rompre avec des pratiques détestables afin de retrouver les valeurs qui fondent la gauche : la démocratie et le respect des autres, la prise de responsabilité des citoyens, le social avant le prestige, la qualité de l’environnement mise au cœur de tous les projets, le refus de toute forme de racisme, la solidarité envers les plus démunis qu’ils soient chez nous ou dans le monde…
Sur ces questions, nos interventions en Conseil Municipal ont toujours dénoncé ces pratiques alors que la majorité sortante et le successeur désigné du maire ne se sont pas montrés à la hauteur de la tâche.
Tout au long des 6 1/2 années qui viennent de s’écouler chacun a pu juger, en effet, du comportement de cette majorité : refus réitéré d’agir en faveur de la création d’emplois alors que le taux de chômage est à Martigues de l’ordre du double du taux national, refus également de préparer notre cité à toute mutation industrielle, silence de tous les élus face aux propos déplacés ou outranciers du maire, rejet unanime des propositions que nous avions faites en faveur du commerce équitable, de la prise en compte des critères environnementaux dans les appels d’offres, de la construction d’écrans anti-bruit, d’un jumelage avec une région d’Asie touchée par le tsunami ou encore du soutien aux enfants menacés d’expulsion…
Qui peut croire qu’après tant d’années passées à cautionner de telles pratiques, une femme ou un homme, puisse se lever au sein de cette majorité pour rompre avec ce passé ? Un courtisan ne devient jamais un roi et un muet du sérail ne devient pas calife !
Face à cette situation, nous nous devions de prendre nos responsabilités. Les combats que nous avons menés, en tant qu’élus municipaux, depuis 2001 nous ont permis de nous affirmer comme alternative de gauche à Martigues et surtout de rencontrer sur le terrain des femmes et des hommes en attente de changement et prêts à travailler avec nous.
Il était donc de notre devoir de proposer aux martégaux un projet répondant à ces enjeux et une méthode pour rassembler le plus largement possible tous les citoyens de notre cité désireux à la fois de préserver nos acquis sociaux et de changer les méthodes de gouvernance de la municipalité.
Le projet, dont nous allons vous présenter les grandes orientations, constitue une première étape de la réflexion que nous voulons engager avec tous les martégaux qui souhaiteront participer à son élaboration. Il repose sur quatre axes majeurs donnant cohérence à nos propositions :
1 – Martigues capitale des énergies du futur et de l’environnement
2 – Martigues, cité de la démocratie citoyenne
3 – Martigues, ville humaine, vivante et solidaire
4 – Martigues, communauté ouverte sur le monde
Ces quatre points sont liés entre eux et constituent les quatre conditions nécessaires à la réussite d’un projet collectif : il s’agit de proposer un grand dessein mobilisateur, d’y impliquer les citoyens, afin de le vivre solidairement au sein de la cité, tout en s’ouvrant au monde extérieur. Cette démarche offre ainsi à tous les citoyens un but commun à atteindre et des valeurs partagées pour avancer ensemble.
D’abord, proposer un grand dessein afin de mobiliser toutes les énergies vers un même but. Nous devons être ambitieux. Martigues et son intercommunalité ont les moyens de viser haut, même s’il ne s’agit pas de faire seul, mais de se placer en leader sur un domaine où nous avons capacité à regrouper des compétences et entraîner des partenaires.
Nous aurions pu être une cité phare du pétrole au siècle dernier. Nous nous sommes contentés de vivre tranquillement de la rente pétrolière sans chercher à valoriser cette situation. « Pour vivre heureux, vivons cachés », dit le dicton ! Et on pourrait ajouter, « vivons isolés et repliés sur nous-mêmes ». Ce fut manifestement la politique de la majorité sortante. Et nous en avons largement payé le prix. Si notre ville s’était donnée une notoriété internationale autour de son activité pétrolière, elle n’aurait sans doute pas vu lui échapper la sous-préfecture et serait mieux à même maintenant de conserver ses services publics et de lutter contre les prétentions marseillaises.
Aujourd’hui nous n’avons plus le choix. Pour attirer des activités nouvelles, il nous faut devenir un pôle reconnu internationalement. Porto Alegre, au Brésil, est devenu la capitale mondiale de la démocratie participative par sa capacité d’initiative et d’innovation. Pourquoi ne mettrions-nous pas à profit nos atouts dans le domaine énergétique pour devenir un Porto Alegre des énergies du futur et de la qualité environnementale ?
Ensuite, pour mettre en œuvre ce grand dessein, il faut y impliquer tous les citoyens. Aujourd’hui, une municipalité n’a qu’un pouvoir d’action limité si elle ne s’appuie pas sur les initiatives de la société civile. De plus, traiter l’habitant en citoyen, c’est l’inciter à s’engager lui-même dans la vie de la cité, à y prendre des responsabilités, à chercher des réponses collectives aux problèmes et à raisonner en termes de solidarité. Ce n’est donc pas une mode, mais une nécessité pour recréer des valeurs humaines et du lien social au sein d’une société de plus en plus individualiste et égoïste. Cette implication des citoyens dans la vie municipale a un nom, « la démocratie participative », et elle suppose à la fois une volonté des élus et des moyens donnés à la population pour pouvoir l’exercer.
Ce grand dessein et cette implication citoyenne, ils doivent d’abord permettre de vivre mieux ensemble à Martigues. Vivre mieux parce que nous voulons que la priorité municipale redevienne la satisfaction des besoins concrets des habitants, la revitalisation des quartiers et la qualité de vie de chacun… et ceci, avant les réalisations de prestige. Vivre mieux aussi parce que la solidarité mobilisera les énergies de tous – services municipaux, habitants, associations – dans l’accompagnement des jeunes et des personnes âgées, ainsi que de ceux qui connaissent des situations de très grande précarité.
Enfin, il n’est pas de communauté heureuse au milieu d’un océan de misère. L’égoïsme et l’individualisme ne conduisent qu’à une société d’affrontement et de violence. Le repli sur soi génère l’enfermement identitaire et l’intolérance. Pour retrouver les valeurs de partage et de solidarité qui mobilisent le meilleur de chaque femme et de chaque homme, il faut nous ouvrir sur le monde et à la différence. Cette ouverture passe d’abord par une coopération beaucoup plus active avec les intercommunalités voisines de l’ouest du département, notamment en matière de sport, de culture ou de traitement des déchets. Mais au-delà, elle concerne tout ce qui vise à promouvoir les dialogues interculturels et les solidarités internationales chez nous et par l’organisation de jumelages ou de parrainages et en soutenant les initiatives des citoyens et des associations de notre commune qui agissent sur ces questions.
Ces grandes orientations nous pensons qu’elles répondent aux besoins de Martigues et aux attentes de ses habitants. Nous souhaitons donc qu’elles soient discutées et portées par un très large rassemblement de la gauche martégale, ainsi que par tous les citoyens de notre cité qui s’y retrouvent et veulent, sans implication partisane affirmée, contribuer à l’avenir de notre cité.
En effet, nous savons que très nombreux sont les militants et citoyens de gauche à Martigues qui veulent préserver les acquis sociaux de la mairie, mais désirent aussi en changer des pratiques devenues détestables.
Nous nous adressons donc à tous sans exclusive.
Nous savons qu’il est des communistes sincères que désespèrent les dérives actuelles de leur équipe municipale. Notre démarche n’a jamais été anticommuniste et ils ont toute leur place à nos côtés, même si nous comprenons combien il leur est difficile de franchir ce pas. Nous resterons toujours disponibles pour les écouter et les accueillir.
Nous savons également que nombreux sont les socialistes qui désirent s’inscrire dans une perspective d’alternance à gauche. Certains d’entre eux nous ont fait part de leur souhait de nous retrouver sur une liste commune. Nous avons partagé un même combat lors de la présidentielle, le moment nous semble donc venu d’en faire de même pour les municipales.
Enfin, je voudrais m’adresser à tous ces militants de gauche qui ne sont pas représentés au conseil municipal, mais agissent au quotidien sur notre ville. Certains se réclament de l’écologie, de l’antilibéralisme ou du régionalisme, d’autres sont avant tout des femmes et des hommes de terrain, présents sur tous les fronts : l’antiracisme, la solidarité avec les plus démunis, la défense des droits humains, le refus de l’incinération, la réhabilitation de l’étang de Berre… Ils se sont souvent heurtés à une majorité municipale peu ouverte et parfois même hostile à leurs combats. Nous avons toujours soutenu leur action. Ils sont nos partenaires naturels pour contribuer à l’élaboration de ce projet municipal et participer à une liste qui donnera une dimension nouvelle à leur action.
Tous ensemble, communistes sincères, socialistes, écologistes, antilibéraux, régionalistes et militants de terrain, nous pouvons constituer la grande alternative de gauche dont Martigues a besoin.
Mais je ne voudrais pas terminer cette présentation sans m’adresser aussi à tous ces citoyens martégaux qui n’inscrivent pas leur réflexion dans un cadre politique, mais souhaitent néanmoins agir pour notre cité et ses habitants.
Que des hommes et des femmes se réunissent, sans a priori politique, afin de faire des propositions pour renouveler l’action municipale doit être jugé positivement. Il serait contradictoire de défendre la démocratie participative et de refuser d’écouter des citoyens qui souhaitent agir pour le bien commun.
Dès lors que ces groupes de citoyens n’ont qu’un objectif, celui de se mettre au service de leur ville, et non d’assouvir une ambition personnelle ou de constituer un groupe de pression socioprofessionnel, nous devons accepter de les rencontrer et d’examiner leurs propositions.
De la compatibilité entre ces propositions et notre projet, ainsi que des motivations et des compétences dont ces groupes de citoyens seront porteurs, dépendra ensuite la possibilité d’associer ces groupes de citoyens à notre liste.
Ainsi en manifestant une volonté de rassembler très largement la gauche martégale et en refusant tout sectarisme à l’égard de quiconque veut se joindre à ce combat pour notre cité et ses habitants, nous pensons être en capacité de proposer aux électeurs l’équipe qui, dès le printemps, prochain conduira leur cité vers un avenir qui fera de Martigues une ville solidaire, prospère et exemplaire.
22 septembre 2007
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1 commentaire:
Messieurs,mesdames les élus,
Je vous informe que je vous ai fait parvenir un courrier interne à la mairie de Martigues.
En esperant,qu'ils vous le feront parvenir.
Cela concerne la demande de revocation par l'administration de mon secretaire adjoint cfdt section nouvellement crée à martigues.
Ma demarche est simplement democratique et n'a pour but que de mobiliser.
Ce courrier qui vous attend a été adressé a tous les élus du conseil municipal.
Merci .
Cordialement le secrétaire de la section cfdt Martigues
Monsieur D'ambrosio roland.
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